Quand on pense à Fujifilm, on pense tout de suite au gain de poids, à l’ergonomie, au capteur XTranssII de grande qualité et aux mises à jour logicielles ! Ce dernier point est souvent mis en avant, que ce soit par la marque elle même ou part ses utilisateurs. Vous avez peut être entendu parler du Kaizen, c’est ce dont nous allons parler dans la suite.

 

 

Kaizen, l’amélioration continue

Fuji est une entreprise Japonaise, et comme souvent dans ces cas là, l’esprit Toyota y est bien présent. Cet héritage, c’est celui d’une philosophie qui a permis au constructeur automobile de concurrencer les entreprises Américaines. Ford a introduit le travail à la chaine sur ses sites de production, et Toyota a introduit la notion d’amélioration, de performance, de chasse aux gaspillages, tout ce qui permet d’être plus performant, plus réactif, plus compétitif, dans le but évident de satisfaire ses clients en leur proposant des coûts plus maitrisés, des délais de livraison plus courts et une qualité de fabrication irréprochable.

Cette philosophie Toyota, on pourrait la résumer au Kaizen qui signifie littéralement « Changer » (Kai) et « Bien » (Zen), que l’on traduit généralement par « Amélioration Continue ». En fait, le Kaizen, c’est faire mieux avec moins, c’est utiliser le strict nécessaire pour satisfaire le client. Cela ne demande pas d’investissement lourd, puisqu’il suffit d’analyser la situation actuelle en se posant les bonnes questions pour mettre en évidence les leviers d’améliorations. Pistes qu’il faut ensuite concrétiser.

 

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Voici l’esprit Kaizen résumé en 10 points:

Les problèmes sont nos amis, car sans eux, aucune amélioration n’est possible. Aucun sytème, quel qu’il soit (une équipe de foot, une entreprise, un blog), ne peut être parfait: il y a toujours des choses à améliorer !

Chez Fujifilm, l’esprit Kaizen est certainement présent en interne, dans tous les services de l’entreprise, et bien entendu, sur leurs chaines de productions. Mais Fuji utilise aussi cette philosophie pour communiquer auprès de ses clients, en leur disant que chez Fuji, on améliore continuellement les produits, même une fois sortis de l’entreprise et mis sur le marché. Mr.Kawahara, manageur chez Fujifilm, explique dans une interview en décembre 2013 que l’amélioration de ces appareils photo passe par des mises à jour logicielles. Il justifie ce choix en déclarant:

C’est ainsi que le X100 a pu bénéficier pendant deux années de mises à jour logicielles lui permettant d’être toujours plus réactif et agréable à utiliser. L’AF a été amélioré pour le plus grand bonheur de ses utilisateurs, il me semble même que ces Maj ont continuées après la sortie du X100s. Idem pour le X-Pro 1 qui se voit mis à jour depuis plus de 3 ans, son successeur se faisant attendre.

Mais le X100S semble avoir un destin bien différent…

 

 

 

X100S: no firmware upgrades anymore

Car finalement, le X100S qui est sorti en janvier 2013 a connu sa dernière mise à jour en décembre 2013, et il n’y en aura plus. C’est dans une interview de Makoto Oishi que l’on apprend cette décision, lorsqu’il déclare que:

C’est fini, plus de mise à jour pour le X100S…

Selon moi, l’important n’est pas le nombre de mise à jour proposé, mais bien la durée sur laquelle elles sont proposées. Si Fujifilm propose 10 Maj d’un appareil sur un an, c’est qu’il y a 8 voir 9 mises à jour inutiles. Sinon, autant faire une Maj par fonction améliorée, et on aura alors l’impression d’avoir été gâté. Non, pour moi, le plus important c’est la période pendant laquelle on améliore le produit. Le X100S a peut être reçu de nombreuses mise à jour (personnellement, je n’en ai connu qu’une seule puisque j’ai acheté cet appareil fin 2013), mais celles-ci se sont étalées sur une seule année. La dernière date de décembre 2013: moins d’une année d’amélioration logicielle pour le X100S, suivi par une dizaine de mois de vide avant la sortie du T, en septembre 2014. Ce n’est pas très Kaizen.

Le plus paradoxal, et ceci résume bien ma pensée, c’est qu’avant de faire cette déclaration dans l’interview, Makoto Oishi admet que le X100T n’est pas si différent que le S.

 

Dave Etchells/Imaging Resource: The Fuji X100T is actually very similar to the X100S in most ways — it’s mainly the EVF that’s different. Did you basically feel that the X100S was already a very good camera, so you felt maybe you didn’t need to change very much, just add the new viewfinder to it?

Makoto Oishi/Fujifilm Corp.: Yes.

 

Le X100T n’aurait donc comme avantage par rapport au S que le viseur électronique amélioré ? Mais alors, pourquoi avoir sorti un appareil si proche de son successeur ?

En réalité, le X100T bénéficie de plusieurs petites améliorations qui ne peuvent pas toutes être implémentés au X100S par voie logicielle. Le réajustement pratique des boutons, leur ergonomie améliorée, le bague d’ouverture du diaphragme crantée jusqu’aux tiers de stop, la molette de correction d’exposition qui passe à + ou – 3IL, le wifi, le design un peu plus épuré… Tout cela ne pourra jamais être mis sur le X100s, mais bien d’autres options le pourraient, à commencer par une qui est déjà existente mais non proposée: la simulation de film Classic Chrome.

David Hobby, célèbre photographe strobist, fervent utilisateur de la marque nippone, ami de Zack Arias – un autre aficionados de Fuji X, a pu utiliser son X100S avec un firmware spécial, lui permettant de tester le Classic Chrome, avant que le X100T ne soit en vente. Pourquoi alors ne pas proposer ce firmware au grand public, s’il est déjà crée et disponible ?

Il est bien sûr possible de photographier en Raw et d’appliquer la simulation de film en post traitement, notamment sur Lightroom. Mais ce n’est pas la seule amélioration dont on pourrait bénéficier. L’obturateur électronique pourrait également être de la partie, tout comme la MAP avec détection de visage, la mesure spot liée au collimateur et la personnalisation des touches à l’arrière de l’appareil. Peut importe s’il y a, sur ces touches, un symbole représentant le mode macro, le flash ou la balance des blancs, les utilisateurs du X100S sont des photographes avertis, qui connaissent leur outil, et qui n’ont pas besoin s’un symbole pour connaitre la fonction d’une touche. Un utilisateur averti doit pouvoir se servir de son appareil les yeux fermés ! Même si avoir un oeil dans le viseur est préférable…

Qui utilise régulièrement les touches « Macro », « Flash » et « WB » sur son X100s ? Et qui aimerait pouvoir changer ces touches par « Filtre ND », « ISO », « Raw », « Format d’Image » ou « Simulation de film » ? Qui n’aimerait pas avoir la mise au point avec détection de visage ? La mesure spot liée au collimateur ? L’obturateur électronique ?

Le X100S pourrait bénéficier de plusieurs améliorations logicielles, le rendant plus performant et plus agréable à utiliser, sans pour autant faire de l’ombre au X100T.

 

 

 

On en veut toujours plus

Que les choses soient claires: Fuji est une marque qui tient compte de l’avis de ses clients, qui améliore ses produits d’itérations en itérations et je suis très heureux de posséder un X100S et un X-E2. Je ne regrette absolument pas ce choix, et si c’était à refaire, j’acheterai le X100S dès sa sortie. Fuji prend soin de ses clients en proposant des mises à jour plutôt régulièrement, ce que ne fait pas ou peu la concurrence.

Mais selon moi, le X100S, aussi bien soit-il actuellement, mériterait une nouvelle mise à jour ! Je n’ai pas l’intention d’acheter le X100T qui propose exactement la même qualité d’image que le X100S, et je ne pense pas qu’une amélioration logicielle du S freine les ventes du T, alors pourquoi nous priver de ces quelques améliorations ?

Celles-ci ne feront pas de moi un meilleur photographe, c’est une certitude. Mais elles pourraient me faciliter la vie, me rendre plus à l’aise vis à vis de mon appareil photo pour pouvoir l’oublier et donc me concentrer pleinement sur la scène à photographier. L’appareil photo n’est qu’un outil, et plus celui ci est intuitif et performant, plus il se fait oublier, plus le photographe reprend sa liberté.

N’oubliez pas que l’amélioration est infinie !

 

 

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