[Interview] La photo de rue selon Benoit Rousseau

on 31 mars 2014 in Interview, Photo de rue by with 26 Comments

Je vous en parle depuis quelques jours, je compte vous proposer régulièrement des interviews de photographes, et principalement des passionnés de photo de rue. Thomas Leuthard a déjà ouvert le bal, d’autres viendront compléter la liste.

Ces entretiens nous permettront d’avoir différents regards sur cette discipline, notamment sur des questions récurrentes que se posent beaucoup de « débutants » dans la pratique. J’ai donc décidé d’aborder presque systématiquement les questions concernant le matériel, le droit à l’image, l’éternel débat entre le N&B et la couleur et comment appréhender la réaction des personnes photographiées. De quoi repartir dans les rues avec de bons conseils en tête !

Je crois qu’il sera en effet intéressant d’avoir le point de vue de différentes personnes sur les mêmes questions, celles que la plupart d’entre nous se pose.

Les interviews auront donc cette mission de nous éclairer sur ces points importants, mais certaines questions seront bien entendu plus spécifiques au travail du photographe interviewé.

Aujourd’hui, c’est Benoit Rousseau qui a accepté mon invitation. Je l’ai découvert avec une simple recherche « street photography » sur google, sa page Facebook apparaissant en première page. Il faut dire qu’avec plus de 170 000 fans, le référencement fonctionne plutôt bien.

Benoit photographie les rues de Paris, aussi bien en couleur qu’en N&B. J’aime énormément ses photos qui sont pour la plupart très graphiques. Ce photographe aime jouer avec les perspectives, les lignes, les formes, les couleurs, mais apprécie également les portraits volés, ce que l’on appelle généralement les « Candid Portrait ».

Découvrons la photo de rue à travers l’oeil de Benoit Rousseau….

 

 

 

Entretien avec Benoit Rousseau

Bonjour Benoit et merci de prendre le temps de partager ton expérience avec nous. Peux-tu te présenter en nous racontant notamment ton parcours photographique ?

J’ai découvert la photo fin 2008 à 44 ans, avant je n’avais jamais déclenché. J’essaie avec la street photography, de raconter une histoire, de procurer de l’émotion, délivrer un message. Les rares fois où l’on peut obtenir tout ça en une seule prise sont du bonheur. Je suis accroc aux instantanés urbains, mais plus on les pratique, plus réussir « la photo » est difficile. C’est con comme addiction !

 

Qu’est ce qui te plait le plus dans la photo de rue ? Pourquoi avoir choisi cette discipline plutôt qu’une autre ?

Tous simplement parce que je suis urbain et que ce terrain de jeu est celui qui m’est directement accessible. Quand je suis à la campagne il m’arrive de me mettre à plat ventre dans l’herbe pour photographier les bestioles. Le sujet humain me parle aussi particulièrement, j’ai toujours aimé les peintres ou écrivains humanistes, c’est peut-être aussi pourquoi ce type de photo m’attire.

 

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Tu définis le photographe de rue comme un spectateur-chasseur, peux-tu nous en dire plus ?

Spectateur car il faut savoir prendre le temps d’observer de s’imprégner du lieu, le photographe de rue n’est surtout pas un marathonien qui arpente le pavé. Il doit savoir se poser. Chasseur car il y a de grandes similitudes entre la chasse et la street photography :

Chasse à l’approche : C’est sans doute la plus difficile mais la plus prenante, il vous suffit de marcher et d’observer, guetter ou anticiper l’instant qui pourrait se produire afin d’être assez rapide pour le saisir quand il est là. Souvent vous rentrerez bredouille, mais quand des instants rares ou des scènes de vie expressives se produisent … En un instant, choisissez l’angle et tirez !

Chasse  à l’affut : Vous avez repéré un paysage urbain particulièrement graphique, une affiche qui se prêterait à… Votre composition est prête ; il ne vous reste plus qu’à attendre le(s) personnage(s) en phase avec votre contexte. C’est sans doute plus facile mais avec un inconvénient notoire pour le photographe de rue pratiquant l’instantané : il faut du temps et de la patience.

Chasse à courre : C’est cette fois le personnage qui fait l’action : que ce soit les jambes fuselées d’une jolie fille ou la « touche » improbable d’un passant ; vous avez repéré votre sujet il faut alors le suivre pour qu’il réalise une action « qui raconte » ou qu’il passe dans un contexte photogénique.

 

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Quelle importance accordes-tu au matériel pour la photo de rue, et quel(s) appareil(s) utilises-tu ?

Le matériel n’a presque pas d’importance. L’outil n’est qu’un outil ce n’est pas lui qui va choisir le cadre, la profondeur, la scène ou encore la lumière. Il m’est arrivé de sortir avec un Zorki (télémétrique russe particulièrement rustique fabriqué à plus 1 700 000 exemplaires) à la fin le nombre de photographies qui me parlent est équivalent à celui que j’aurais obtenu avec un reflex numérique. Je travaille avec un reflex Canon 5D et essentiellement deux focales fixes, un 24 mm pour les instantanés et un 85 mm pour les portraits, même si j’ai toujours avec moi, le 35 et le 50 je ne m’en sert que rarement.

 

Tu fais aussi bien des photos en noir et blanc qu’en couleur, quels sont selon toi les avantages et inconvénients de ces deux façons de photographier ? Laquelle préfères-tu ?

Aucune des deux, ce sont l’ambiance et le contexte de l’image qui décident même si maintenant les couleurs m’intéressent peut-être un peu plus. Le noir et blanc se prête plus facilement au contrejour où les couleurs sont naturellement faibles ou pour faire ressortir le graphisme. Pour un bon noir et blanc il faut de la lumière, pour une bonne photo couleurs il faut que celles-ci soient harmonieuses.

 

En regardant ton portfolio, on s’aperçoit que tes photos sont très graphiques, que ce soient les couleurs, les lignes, les perspectives.. Comment définirais-tu ton style ?

Un amateur de paysage, de BD et de poésie qui fait de la rue ?

 

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Peux-tu nous décrire ta façon de photographier dans la rue ? (Comment fais tu pour rester discret ? abordes tu les gens ? Pars tu avec une idée en tête ou au contraire laisses tu le hasard faire son travail ?)

Je recherche l’instant incongru, qui raconte une histoire, c’est malheureusement le hasard qui décide. Si je savais concrètement ce que je vais faire, la vie serait plus belle. A part les portraits posés je ne demande jamais avant et ne prends pas contact après. Enfin pour rester discret, j’y répondrai juste après.

 

Tu photographies principalement dans Paris, que penses-tu du comportement des personnes photographiées ? Quelle est leur réaction ? As-tu déjà été confronté à un personne très réticente ?

Quelques personnes détestent être photographiées : les bandits et les timides ;  cela se ressent et celles-ci je ne les shoote pas. A part quelque-uns les parisiens ne sont pas aussi désagréables que leur réputation, j’en ai même vu sourire !

 

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Quels conseils donnerais tu aux photographes qui appréhendent la photo de rue ? Comment se surpasser ? Comment oser ?

Racontez l’histoire que vous avez envie de raconter et partagez votre émotion dans vos photos en remplaçant vos zooms par un grand angle. Pour rester discret, c’est une question d’attitude : pour photographier dans la rue soyez « furtif » et « positif » ! Furtif, par votre gestuelle et votre comportement : le photographe de rue doit passer inaperçu. Les mouvements brusques, les cadrages interminables, sont évidemment à bannir. Soyez naturel, à l’aise dans vos mouvements, anonyme dans la façon de vous comporter et vous deviendrez invisible. J’ai un boitier 5D qui n’est pas vraiment petit ou discret et travaille très souvent au 24mm ce qui implique que je suis à un mètre de la personne que je photographie et pourtant dans 90% des cas le déclenchement passe inaperçu. Positif, parce que votre attitude reflète la perception que les autres ont de vous. Si quand vous photographiez quelqu’un vous avez l’impression de violer son intimité, la personne le remarquera et se sentira agressée. En revanche, si vous ne vous cachez pas et déclenchez tout en souriant et en y prenant du plaisir, les gens tout autour de vous le ressentiront aussi et se prêteront au jeu. Ils seront même flattés d’être votre point d’attention.

 

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La loi française n’est pas toujours claire concernant le droit à l’image, en tiens-tu compte ou au contraire la photo de rue est pour toi trop précieuse pour s’en soucier ?

A l’exception des images de foule, vous n’avez pas le droit de diffuser les photos d’un individu sans son accord ; mes photos sont donc hors la loi. Sinon rien ne vous interdit de photographier des gens dans les lieux publics mais les espaces privés (jardin, métro, voiture… ) restent interdits. Dans la pratique, la liberté d’expression artistique est-elle plus importante que le droit à l’image ? Si la démarche est non commerciale, artistique, non dégradante pour la personne photographiée, les juges tendent à penser que oui. Toutefois si une personne vous demande expressément d’effacer la photo que vous avez fait d’elle, vous lui devez de le faire. Je suis né d’une génération qui avait pour slogan « interdit d’interdire » alors je continue de braver le droit à l’image, loi qui aurait empêchée Brassaï, Ronis, Bresson, d’exister.

 

À travers tes photos, tu nous présentes la ville de Paris telle que tu la vois: as-tu prévu d’exposer ton travail de reporter ?

La photo de rue est mon travail d’expression libre. Je ne recherche pas aujourd’hui à en faire commerce. Pour vivre avec la photo il est pour moi plus efficace de réaliser des reportages d’événements ou de la photothèque que de chercher à exposer mes photos de rue où l’investissement est élevé et le retour incertain.

 

Quels sont les photographes de rues, actuels ou non, que tu aimes le plus et pourquoi ?

Mes photographes préférés ne font pas de la rue, j’aime le surréalisme de Man Ray, la vision grand angle de la journaliste Ami Vitale, le sens du détail de Jacques Tati, l’humour de Gilbert Garcin etc. Même si les travaux de Matt Stuart, d’Alexey Titarenko, Gmb Akash sont ceux de la rue qui m’inspirent.

 

Pour finir, peux-tu nous présenter une de tes photos en nous détaillant le « behind the scene », que l’on puisse comprendre ce qui t’as poussé à déclencher et connaître son histoire ?

 

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Pendant la techno parade, je me suis intéressé au ballet du nettoyage urbain qui suit la manifestation. J’ai vu ce cycliste arriver devant le jet d’eau et j’ai eu juste le temps de faire mes réglages et de shooter. En me voyant me baisser pour le prendre en photo il a éclaté de rire. C’est cette banane de bonne humeur qui fait la photo.

 

Merci encore Benoit pour ta disponibilité, je te laisse le dernier mot 🙂

Be happy to shoot strangers 😉

 

 

L’entretien s’arrête ici, j’espère que la vision de Benoit vous aura plu. J’ai pour ma part pris beaucoup de plaisir à préparer cet échange, et c’est avec un grand plaisir que je le partage avec vous. À bientôt pour une nouvelle interview !

 

BENOIT ROUSSEAU

Site internet: www.benoit-rousseau.com
Page Facebook: Benoit Rousseau – Street Photography
 
© Toutes les photos présentes dans cet article ne sont pas libres de droit mais appartiennent à Benoit Rousseau

 

26 Responses to [Interview] La photo de rue selon Benoit Rousseau

  1. Super interview Thomas! J’aime beaucoup la pertinence de tes questions et la mise en page. Merci de m’avoir permis de découvrir cet artiste! 🙂

    Bravo à Benoît pour son très joli travail photographique!

  2. zwitterion80 dit :

    Oui, trés chouette interview !
    C’est vraiment sympa de découvrir de nouveaux photographes ! Je ne suis pas trop photo de rue, mais je pense que je devrais me forcer un peu 😉

    Vivement le prochain article 😉
    zwitterion80 Articles récents…Blue Hot CoffeeMy Profile

  3. Laurence dit :

    Bonjour !

    Un article très intéressant et qui me permet de découvrir un photographe de talent ! Tous mes compliments à Benois Rousseau pour la richesse et la diversité de ses clichés. Je suis tout à fait d’accord pour dire que le choix du noir et blanc ou de la couleur est entièrement lié à la situation et à l’environnement de prise de vue, sans parler bien entendu de de l’intention initiale du photographe s’il y en a une !

    J’ai toutefois une question qui me trotte dans la tête depuis un petit bout de temps : pourquoi cette dénomination de « street photography » ou « photographie de rue » ? Je n’arrive pas bien à cerner le pourquoi de ce contours lié à la rue. Il me semble que photographie humaniste a un bien plus large spectre et est par conséquent bien moins réducteur. Ce que je veux dire, c’est que le fond de la « street photography », c’est quand même l’humain. Alors que dire des photos prises en pleine nature mais où c’est pourtant l’humain qui en est le sujet ? Je ne sais pas, pour prendre un exemple un peu caricatural, un paysan dans son champ c’est quoi ? De la photographie nature, paysagière ? Et un arbre dans la ville, c’est de la street ? Un tag sur un bâtiment en pleine campagne, c’est quoi alors ?

    Je ne sais pas, il y a quelque chose qui m’échappe dans ces frontières « normatives ».

    Il n’en demeure pas moins que les photos présentées ici sont avant tout vivantes !!!!
    Laurence Articles récents…LE FOND ET LA FORME – Par Jean-Paul Ramel – seconde partieMy Profile

    • thomasbenezeth dit :

      Merci Laurence, ravi que cette interview te plaise ! Je suis aussi de cet avis concernant le choix couleur/N&B 🙂

      Pour ce qui est de l’appellation, je me suis déjà posé la même question sans toute fois y répondre de façon certaine ^^ Il m’arrive effectivement de faire des photos d’humains dans un musée, une gare, un magasin… on quitte la rue mais l’esprit est toujours là, des instants volés. Je pense que le nom « photo de rue » vient de ceux qui ont fait naitre cette discipline, les Capa et HCB.. mais va savoir pourquoi ? Ils allaient dans les rue et photographiaient, c’est peut être aussi simple que ça. Le nom est resté. La discipline vient de la rue et par extrapolation… (on ne va pas non plus différencier la photo de rue, la photo de musée, la photo de métro, la photo de campagne… ^^)

      Bref, tu vois bien que je n’ai pas la réponse à cette bonne question 🙂

    • Benoit dit :

      la raison de cette dénomination est purement historique elle est liée à l’apparition des appareils compacts qui ont permis le photoreportage et l’origine du terme « rue » se réfère plus à une époque qu’à un espace : les congés payés, où les travailleurs étaient récompensés par du temps libre, et où la société quitta l’intimité des foyers, rendant publiques les interactions entre individus au profit du photographe. Aujourd’hui 2 styles dominent :
      – La photographie s’intéressant au paysage urbain en lui-même telles que la prise de ruelles désertes, de gratte-ciels, etc.
      – L’aspect humaniste, le plus représentatif il se concentre sur les scènes de vie; foules, moments d’intimité, scénes du quotidien,…

      • thomasbenezeth dit :

        Merci Benoit pour ce complément d’informations !

        J’ai peu de culture sur la photo de rue, mais je te rejoins pour ce qui est par exemple des congés payés qui ont poussés les gens à se rencontrer dans les rues, en vacances… Et Henri Cartier-Bresson avait d’ailleurs immortalisé ces premiers moments de congés payés.

        Merci donc pour cet éclaircissement très intéressant 😉

    • Thomas dit :

      Bonjour Laurence, Salut Thomas! Et bonjour Benoît!

      Tout d’abord, Thomas, mes félicitations pour ce nouveau blog. La mise en page est superbe, les photographies sont bien mises en valeurs, c’est aérer et très agréable à lire comme à regarder.
      Tant dans la forme d’ailleurs que dans le fond, comme à l’accoutumée je dirais. (J’ai redécouvert avec grand plaisir l’interview de Thomas Leuthard par exemple)
      Merci à vous deux, Thomas et Benoît, pour ce texte très agréable à lire et très « frais ». Car, tout d’abord, cela faisait un moment que j’étais curieux d’en apprendre un peu plus sur ta démarche Benoît (je suis depuis un ou deux ans déjà, sans trop de me manifester, beaucoup de photographes de rue et lorsque j’avais encore un compte, leur page Facebook) ensuite parce que ça fait du bien de lire un photographe de rue expérimenté avec quelques paires d’années au compteur qui ne soit ni pédant ni dogmatique. Et le « behind the scene » du cycliste, un régal, tout y est! Le plaisir de faire de la photographie de rue, la finesse et l’acuité du moment saisi parfaitement et la joie de l’interaction fugace avec le sujet photographié qui donne une émotion supplémentaire au cliché.
      La discrétion est souvent de mise, certes, mais ces photographies où l’on perçoit le regard de la personne saisi directement à travers le viseur comme accrochant l’objectif ou celle-ci où l’attitude du personnage s’illumine d’un sourire en réaction à l’action et à la présence du photographe, transmettent une émotion et/ou une joie toute particulière!

      Laurence, je suis assez d’accord avec toi sur le point de la terminologie. Ces frontières normatives sont souvent, à notre époque, une façon de tracer des limites entre les uns et les autres. D’un point de vue purement artistique les limites d’un courant donné, l’histoire de l’Art nous l’a prouvé à maintes reprises, existent comme contraintes favorisant la créativité qui, elle, tend à modifier et à repousser ces limites. Dans mon humble opinion, c’est ce qui aide à faire évoluer les courants artistiques et surtout les démarches de fond qui les font vivre. Donc l’utilisation de tel ou tel terme dont le but est implicitement de dire ceci n’est pas de la photographie de rue par exemple, à tendance à m’ennuyer et m’agacer. Par rapport à ton exemple, d’une part je suis d’accord je préfère de loin l’allusion à la photographie humaniste, d’autre part Thomas Leuthard le résume très simplement et très bien on pourrait se dire que la photographie de rue se résume en toute simplicité à enregistrer la vie et ses expressions diverses au sein de l’espace public quel qu’il soit, dans la campagne ou les villes. Et même sur la notion de public il y a matière à rester ouvert car certaines photographies de tranches de vies saisies sur le vif et particulièrement intéressantes sont faites dans des musées, dans des galeries ou des rames de transport en commun. Ce qui sauf erreur de ma part ne sont plus d’un point de vue strictement légal de « vrais » espaces public.
      Enfin si on regarde le travail d’Eugène Atget considéré comme un des précurseurs de la photographie de rue par beaucoup, on se rend compte que le contexte et les considération de sujets qui « définissent » la photographie de rue évoluent avec l’époque, les temps et les moyens techniques.
      Donc en effet ces frontières sont normatives, peut-être simplement là pour aider à trouver des points de repères pour qualifier un courant, un mode d’expression, peut-être parfois pour permettre à certains de juger créant ainsi la différence en l’élite du courant et les autres, mais aussi,i et surtout à mon humble avis, pour être altérées et poussées vers une évolution à force de pratique et de jeu quotidien. Je termine ce qui semble commencer à s’apparenter à un petit pavé quand même, en me disant que cela vient aussi du fait que le point de départ est une terminologie anglaise, que beaucoup de ces discussions et qualifications se produisent sur Internet (lieu par excellence de l’étiquetage en tout genres, et qu’enfin la plus part des gens ont besoin de ces étiquettes. Là où des personnes créatives en ont peut être besoin au départ pour s’y trouver mais on surtout besoin de s’en affranchir et de se sentir libérer des étiquettes à travers leur pratique personnelle d’un moyen d’expression artistique. Enfin, j’aime ta conclusion, en effet ces photos sont vivantes!
      Benoît, à nouveau, ravi d’avoir pu te lire! J’aime beaucoup ta démarche et le résultat de ton travail!
      Thomas, si je puis me permettre, j’aimerais bien à l’occasion lire une interview de la personne ayant rédigé le « Petit précis de Street Photography » 🙂
      (Jean-Pierre Bucciol , http://www.vide.memoire.free.fr/photo/textes/street/street.php) C’est juste une idée comme ça en passant.

      Merci encore pour cet article, ton nouveau blog est mis à jour dans mon lecteur de flux RSS.
      Amicalement,
      Thomas

      • thomasbenezeth dit :

        Je vais commencer par te remercier, Thomas, pour ce long commentaire fort intéressant ! Merci ! 🙂

        Merci aussi pour les compliments à mon égard, je suis ravi que mon blog te plaise autant !

        C’est vraiment le but premier de ces interviews, avoir le point de vue de photographes de rue qui pratiquent ça depuis quelques temps, de voir leurs opinions, leur vision de la discipline. Et les « behind the scene » aident beaucoup selon moi.

        Pour ce qui est de la terminologie, c’est vrai que c’est une question qui revient assez souvent, et je te rejoins tout à fait dans ton analyse. La photo de rue ne se passe pas toujours dans la rue, je crois même qu’elle peut se passer d’un sujet humain. Donc le terme « photo de rue » est finalement assez réducteur ^^

        Je prend note pour ta proposition d’interviewer Jean-Pierre Bucciol, c’était en quelque sorte prévu 😉 Ce ne sera pas pour tout de suite puisque qu’une autre interview est déjà en préparation, mais il est présent sur ma liste ^^

        Merci encore Thomas pour cette intervention, et au cas où tu serai passé à côté, j’ai récemment publier une interview de Vincent Montibus (un autre photographe de rue que j’apprécie beaucoup), et n’hésites pas à revenir ici 😉

  4. thursday dit :

    Merci beaucoup pour cette interview qui me fait découvrir un nouveau photographe de rue. Voilà le genre d’article que je dévore! C’est vraiment intéressant de connaître l’état d’esprit et les techniques de photographes expérimentés. C’est un domaine vraiment particulier, passionnant, et qui rend vite accro je trouve!
    Vivement les prochaines interviews 🙂 En attendant je vais faire un tour sur le site de Benoit Rousseau!
    thursday Articles récents…* PPR* Thème 14 ~ Droit (s)/ Droite(s) ~My Profile

    • thomasbenezeth dit :

      Merci Magali et je suis content que ça te plaise, vu que d’autres interviews vont arriver ^^

      Va donc mais reviens vite 😉

  5. Marie dit :

    Kikou Thomas, voilà une découverte, je ne le connaissais pas ! Même si ce n’est pas mon style de photo préféré, certaines de ses images sont vraiment sympas et j’aime bien l’approche qu’il a de tout ça.
    Par contre, petit bémol pour la mise en forme, la prochaine fois, pense à mettre les questions en gras pour que ce soit plus clair à la lecture !
    Merci pour la découverte, bisous !
    Marie Articles récents…La plumeMy Profile

    • thomasbenezeth dit :

      Ravi de t’avoir fait découvrir un nouveau photographe 😉 J’aime beaucoup l’approche de Benoit aussi, et ses photos bien entendu ^^

      Tu m’as fait rire pour ton bémol, parce que je te dirai plutôt de changer de navigateur internet, ou de lunettes (c’est un bigleux qui le dit), parce que mes questions sont en gras !!!! 😉

  6. Hervé dit :

    Très bonne interview, j’aime beaucoup l’analogie avec les différents types de chasse!

    Pas le style le plus évident la photo de rue, j’hésite encore parfois à photographier des inconnus, mais c’est vrai que j’adore ce type de photos. Il faut juste passer effectivement la barrière psychologique et la peur de prendre en photo des gens, et avec le sourire ça se passe bien en général.
    J’aime beaucoup la photo à la défense, avec toutes ces silhouettes méconnaissables qui passent devant la statue!

    • thomasbenezeth dit :

      Merci Hervé, content qu’elle t’ai plu 🙂 Et merci pour Benoit aussi 🙂

      C’est vrai que c’est pas évident de photographier les inconnus, mais ça vient doucement !

  7. Bonjour Thomas
    Interview, très intéressante, questions judicieuses, mais aussi commentaires d’Alex, Marie, Hervé et les réponses de Benoit, en résumé que du bonheur pour un modeste photographe de rue ou humaniste (j’aime bien ce qualificatif!) tel que moi qui adore arpenter les rue de Paris.
    Bien cordialement
    Serge
    D’IGNAZIO Serge Articles récents…CommunicationMy Profile

  8. elpadawan dit :

    Super interview! (Je rattrape mon retard de lecture…) Concernant le droit à l’image, as-tu vu passer la nouvelle loi en Hongrie? Interdiction formelle de photographier un individu sans son consentement. Les Streetographes hongrois sont super énervés…
    elpadawan Articles récents…Photo-Therapy: Once upon a timeMy Profile

    • thomasbenezeth dit :

      Merci Fifty 😉 Ah non, je n’ai pas entendu parlé de ça en Hongrie, c’est rageant !!! Ça m’étonne pas que les photographes de rue soient énervés ^^ Prions pour que ça n’arrive jamais en France 🙂

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